Photo de caramboles en Andalousie en avril 2009
Au sujet du « hurlement » du plant de carotte domestiqué que l'on sélectionne génétiquement, que l'on déterre, que l'on laisse agoniser au soleil d'un étal, que l'on découpe, que l'on cuit et que les non-fruitarien-ne-s bouffent par habitude sans trop y réfléchir.
De la condition politique des plantes.
Remettre en question l'habitude culturelle occidentale d'exploiter et d'abuser les plantes.
par Yann Fañch De-la-lumiere-qui-fond-le-soleil
Le statut politique de la plante en 2009 est soit d'être une propriété privée ou publique, soit un individu d'espèce protégée appartenant alors au patrimoine de ... l'humanité. Mais en réalité n'est-ce pas l'humanité, avec tous les autres animaux frugivores, qui est le patrimoine des plantes fruitières ?
La plante peut donc être légalement maltraitée, tuée, exterminée, enfermée en laboratoire d'expérimentation, manipulée génétiquement et empoisonnée par des herbicides.
Bien que l'Etat Suisse ait fait des effort louables sur le sujet et produit des documents officiels sur la dignité des plantes et leurs droits. Ce lien http://www.ekah.admin.ch/fr/documentation/communiques-aux-medias/la-dignite-de-la-creature-dans-le-regne-vegetal/index.html permet d'accéder à la brochure de la Confédération Suisse « La dignité de la créature dans le règne végétal – La question du respect des plantes au nom de leur valeur morale ». Nous, les fruitarien-ne-s, sommes les seul-e-s au monde à vouloir défendre les plantes, politiquement.
Cela est difficile en 2009 car :
nous sommes une minorité pionnière comme les végans en 1944 au Royaume-Uni. Le sujet fait encore rire une partie du public, peut-être moins cependant les producteurs d'OGM. Cependant une partie du public ne se moque pas car elle est attachée à des plantes : yucca d'intérieur, fleurs de balcon, arbres de ville, forêt, etc. Au mieux, le public considère la protection des plantes comme un sujet secondaire.
nous savons finalement bien peu sur les plantes et les droits qu'elles pourraient désirer : droit à l'eau pure, droit à la vie, à l'absence de stress, à la liberté de reproduction, etc.
il est actuellement techniquement dur d'éviter totalement de nuire à une plante, alors nous pouvons encaisser le reproche de tueurs de plantes, de plantophobes, de plantophages, comme quoi nous aussi nous en tuons. Ces gens-là sont très mal placés pour interférer avec nos efforts vers la libération politique des plantes. Nous n'avons aucun compte à leur rendre. Si on peut faire une comparaison avec le véganisme, il était difficile en 1944 de trouver des chaussures végans, mais malgré les difficultés techniques à pratiquer la belle idée qu'était le véganisme, le véganisme s'est répandu quand même à plus d'un million de personnes, et la chaussure végan n'est plus un problème technique aujourd'hui. Les difficultés techniques pour mettre en place totalement une belle idée ont finalement été résolues. De même que des progrès éthiques sociaux comme les congés payés qui paraissaient impossibles du fait l'impact sur l'économie ont finalement eu lieu. Alors pour l'instant, oui, on peut désirer la libération politique des plantes tout en participant à leur exploitation (ne serait-ce qu'en payant de la TVA que l'Etat utilisera pour couper des forêts), du moment qu'on essaie de la diminuer, car en tant que pionnier-e-s nous sommes pris-es dans une société basée sur le meurtre et l'exploitation des plantes. L'essentiel étant de faire des efforts raisonnables (sans trop se marginaliser, se nuire) pour s'en dégager, ne pas y participer. Et que de pionnier-e-s nous devenions un mouvement de masse. Le fruitarisme est le premier pas facile dans cette voie.
Pour bien défendre les plantes, il faut d'abord arrêter de les manger évidemment, y compris leurs graines, c'est-à-dire être fruitarien-ne, et bien comprendre le règne végétal et ce que sont les plantes supérieures, par opposition aux plantes microscopiques.
Elles étaient là bien avant nous les animaux, des milliards d’années avant nous. Sans elles nous ne pourrions survivre. Elles sont capables de synthétiser les acides aminés et de se nourrir juste de gaz, d’eau et de minéraux. Certains arbres sont encore vivants après 11000 ans voire même 80000 ans : http://fr.wikipedia.org/wiki/Pando_%28arbre%29. Elles veulent vivre et se reproduire. Leur circulation reflue sous leur peau-écorce. Elles saignent de la sève quand elles sont blessées et se protègent avec des piquants et des poisons. Certaines plantes recroquevillent leurs feuilles quand tu les touches. Tu les vois bouger. Leur vitesse est faible pourtant elles adorent voyager. Leurs graines voyagent finalement autant que les animaux. Les plantes communiquent entre elles par des odeurs qu'elles émettent. Elles ne souffrent peut-être pas mais peuvent endurer la soif, le froid, la chaleur et la maladie. Certaines plantes, comme certains champignons, sont même devenues omnivores !
Des chamanes ont des dialogues avec des grands arbres comme les chênes : les arbres s'expriment par télépathie.
Vous n'aimez pas voir une forêt à terre après un ouragan. Vous ne mangeriez pas vos plantes d’appartement alors pourquoi nuire aux autres plantes ? Tant que l'on mange des plantes on ne peut percevoir la cruauté de ce fait, puisque l'on baigne dedans. On est désensibilisé-e par rapport aux plantes. Les étalages de racines, de tiges et de feuilles tuées et agonisantes reflètent un monde de mort. En mangeant seulement le fruit de la plante nous l’aidons à se propager et à vivre. En retrouvant notre rôle écologique de fructivore nous favorisons les plantes fruitières, nous participons intimement même à leur reproduction. Notre espèce s’est développée en symbiose avec les plantes fruitières, propageons leurs graines. Le fruit est donné ou plutôt confié par la plante à l'animal frugivore qui devra prendre soin de la graine et la disséminer. Animaux dépendants des plantes pour notre survie, retrouvons une certaine humilité par rapport aux plantes, aux arbres, aux arbustes, aux lianes, aux vignes.
Oui, à priori, les plant-e-s ne sont pas sentient-e-s, mais entre être sentient-e-s comme des animaux (qui leur garantit des droits) et non sentient-e-s comme un rocher il y a peut-être une autre forme de souffrance ou de façon d'être qui justifierait de les épargner et leur donnerait certains droits. Dans le doute et face à la constatation de ce que le vivant prend dans la gueule en ce moment nous préférons nous abstenir de les manger. C'est un message clair et puissant, comme le véganisme est aussi un message puissant.
De plus si un jour on leur attribuait de réels droits par exemple suite à des découvertes scientifiques ou à une révolution de la conscience humaine, nous ne voudrions pas avoir à regretter de les avoir maltraité-e-s, exploité-e-s, tué-e-s et mangé-e-s jusqu'à ce jour, alors qu'il était possible d'être fruitarien.
Il y a un texte intéressant en anglais sur le sujet de la prise en compte pas assez sérieuse des plantes par certain-e-s végans et qui rejoint notre critique de la domination humaine du vivant :
http://www.vegetus.org/essay/plants.htm
Quand nous parlons de droits des plantes c'est de droits réels et pas des droits qu'on accommode pour servir nos intérêts, comme cette déclaration des droits des plantes réformiste l'exprime (mais c'est déjà un début) :
http://www.avepalmas.org/rights/french.html
« libres
d’exploitation humaine excessive » : il faudrait enlever
« excessive ».
L'ancien fruitarien Genesis Sunfire devenu respirien, considère les fruits comme des êtres vivants à laisser à la plante.
Il est plutôt en faveur du respirianisme, de l'abstention de nourriture solide, mais considérant le respirianisme difficile à mettre en oeuvre actuellement il continue de soutenir les mouvements fruitariens.
Michael Marder est un professeur de recherche en philosophie, à l'Université du Pays Basque, Vitoria-Gasteiz, et a écrit le livre :
qu'on pourrait traduire par “La pensée végétale : une Philosophie de la Vie Végétale”.
http://cup.columbia.edu/book/978-0-231-16124-4/plantthinking
Conférence en anglais sur la phénoménologie de la vie végétale par le Professeur Michael Marder :
http://www.youtube.com/watch?v=lMYRvBv-uO8
Débat entre Michael Marder et Gary Francione sur l'éthique végétale, l'éthique envers les plantes :
http://www.cup.columbia.edu/static/marder-francione-debate
Liens en rapport
avec la condition des plantes :
Des sites d'informations récentes sur les OGMs :
Le Jardin de Pomone, est une exposition éducative à Saint-Denis-du-Pin, entre Niort et Saintes, de plantes fruitières vivantes des espèces avec lesquelles notre espèce a vécu en symbiose.
Exposition éducative près de Nantes de plantes fruitières vivantes des
espèces avec lesquelles notre espèce a vécu en symbiose. Son créateur a aussi créé l'exposition de Saint-Denis-du-Pin.
www.fermefruitierelahautiere.com/visite_hesperides.html
Libérons les semences avec l'association Kokopelli
Site non-fruitarien Association Fruits Oubliés
Association (non-fruitarienne) les Mordus de la Pomme :
Expériences hélas cruelles et qui ne prouvent rien sur la sensiblité des plantes :
http://www.onnouscachetout.com/forum/topic/7980-les-reactions-sensibles-des-plantes/
Pour conclure, je pense que quand on va aborder les droits des plantes, une place pour étudier sérieusement l'éthique envers les bactéries va se dégager. Notre relation aux bactéries est irrationnelle.