La critique de Gary Francione du fruitarisme.


Lors de sa conférence à Paris Gary Francione aurait suggéré à quelqu'un qui lui posait la question, que le fruitarisme pourrait nuire au véganisme ou aux droits des animaux.


Quelqu'un qui a assisté à cette conférence écrit :

Le véganisme c'est contrôler ce que tu mets dans ta bouche, avec quoi tu t'habilles, avec quoi tu te laves, etc...tout le monde le sait qu'on ne peut pas être 100% vegan dans notre société et qu'il y a des choses qu'on ne peut pas ou difficilement contrôler (même avec un régime fruitarien!).

Le problème, et c'est il me semble ce qui inquiétait Francione, c'est que certaines personnes utilisent ce prétexte pour continuer à exploiter les animaux. « c'est impossible d'être 100% végan, alors je ne fais pas d'effort et je continue à manger des animaux, leurs sous-produits, etc.. »


Ces mêmes personnes peuvent dire ce prétexte maintenant : « c'est impossible d'être fruitarien-ne à 100%, alors je ne fais pas d'effort et je continue à manger des animaux, leurs sous-produits, etc... »

Comme Francione pense que c'est plus dur d'être fruitarien-ne, il pense que ce prétexte est renforcé.



Le fruitarisme dépasse et expose des faiblesses du véganisme comme n'allant pas assez loin dans l'aspect éthique envers les animaux (vers tués lors des labourages, faune déplacée et confinée lors des déforestations pour faire des champs, etc.) et les plantes, dans l'aspect environnemental, dans l'aspect nutritionnel et sanitaire et dans l'aspect économique.

Un mouvement fruitarien très petit, et un mouvement végan coexistent déjà sans problème. Un mouvement fruitarien et un mouvement de droits des animaux coexistent aussi sans problème. Pour l'instant.


Une autre question que l'on se pose est : « Le fruitarisme est-il plus efficace à épargner les animaux, à gagner les droits des animaux, que le véganisme ? » Voici des éléments de réponses positifs.


1-Théorie et pratique :

L'idée de donner des droits aux plantes renforce la préoccupation d'en donner aussi aux animaux, qui sont clairement sensibles à la douleur. Après c'est l'application pratique du respect des plantes qui peut être perçue comme impossible et donc en quelque sorte justifier aussi pour certain-e-s de négliger l'application pratique des droits des animaux. Mais l'attitude et l'éthique envers les plantes est différente de celle envers les animaux.

2-L'élevage tue des plantes :

Donner des droits aux plantes renforcent l'opposition à l'élevage grand consommateur de cultures.

3-Gastronomie avec ou sans toxines :

Epargner les plantes peut diminuer la séduction culinaire, salvatrice d'animaux, que donne de nombreux plats végans mais avec acide phytique et autres poisons de survie de la graine ou de la feuille. Ces plats donnent-ils tous la vitalité, la santé, le lien au vivant et l'équilibre que les fruits donnent ? Au niveau saveur il faut leur rajouter du sel, des épices, des sauces, etc. nul besoin avec les fruits. N'est-ce pas révélateur de la meilleure saveur des fruits par rapport aux légumes non fruits et graines ? La préparation de ces plats consomme beaucoup de temps, sur le temps consacré à l'activisme des droits des animaux. De plus, même si le fruitarisme peut paraître spartiate, une gastronomie, une gloutonnerie et des recettes fruitariennes sont possibles et les fruits constituent déjà une part de l'alimentation du public mangeur de chair contrairement au lait de soja, au riz complet, aux légumes dits oubliés et autres aliments végans à apprendre à apprécier ou à cuisiner. Nous allons citer des fruits tropicaux que nous évitons en Bretagne mais c'est pour montrer la diversité et les possibilités de gastronomie qu'offrirait le fruitarisme dédié à une séduction culinaire des mangeurs de chair. Et si en Bretagne on valorisait le fruit, il y aurait bien plus d'espèces fruitières. Les goûts de la plupart des fruits commerciaux sont le produit de sélections par l'humain-e. On peut créer le fruit avec le goût qu'on veut, par des techniques horticoles. Bientôt le sorbet de pomme gout viande de boeuf ? Mais la question est : est-ce que les fruits actuels satisfont le mangeur de chair ou la mangeuse de chair ? Oui.

Pour imiter le pain et pâtisserie : fruit de l'arbre à pain, la jaque.

Pour imiter la viande de boeuf : nous envoyer vos suggestions.

Pour imiter le pâté : la pâte de datte mélangées à certaines baies.

Pour imiter le saucisson : nous envoyer vos suggestions.

Pour imiter la viande de poulet : nous envoyer vos suggestions.

Pour imiter la chair de poisson : l'argouse avec un autre fruit, purée d'olive ?

Pour imiter la crème dessert lactée : le durian.

Pour imiter le lait : le smoothie avec de la banane.

Pour imiter le chocolat : la sapote "chocolat", la papaye, la prune reine-claude ou le caroube.

Pour imiter la farine en quantité modérée la farine de caroube.

Pour imiter le sucre de canne : le raisin sec, le jus ou sirop de pomme, le jus concentré de raisin.

Pour imiter la purée de noisette sucrée avec du lait : le concentré de sirop de pomme et poire déshydraté.

Pour imiter la ratatouille la fruitatouille : aubergine, courgette, tomate, raisin sec, piment.

Pour imiter le potage potiron-beurre la soupe de potiron à l'huile d'avocat.

Mais le but n'est pas d'imiter des chairs mais de découvrir de nouvelles saveurs, les vrais fruits mûrs à point, qui peuvent être mangés nature, avec des saveurs meilleures que la moutarde à la chair, ou que la tomate à la farce carnée de ravioli.

4-Gain de temps et d'euros pour mieux s'occuper d'animaux :

Il n'y a besoin d'aucun livre de recettes avec le fruitarisme, ni de cours de cuisine végétalienne, ni de casseroles, ni de gazinière, ni de réfrigérateur. Et bien sûr pas de vaisselle à faire, ni de courses si on a un verger.




Pour mieux comprendre le rapport entre les activistes des droits des animaux non fruitarien-ne-s et ceux et celles qui le sont, ou bien entre les deux idéologies :

Voici la traduction d'une partie de FAQ sur les droits des animaux : http://animal-rights.net/ar-faq/q18.php

#18 Si les gens des droits des animaux sont si inquièt-e-s au sujet de la mise à mort, pourquoi ne deviennent-ils ou elles fruitarien-ne-s ?

-----------------------

La mise à mort, en soi, n'est pas le sujet central de la philosophie des droits des animaux, qui est intéressée par l'évitement de la douleur et souffrance non nécessaire. Ainsi, parce que les plantes ne ressentent ni douleur ni ne souffrent, la philosophie des droits des animaux n'oblige pas au fruitarisme (une alimentation dans laquelle seulement les fruits sont mangés parce qu'ils peuvent être récoltés sans tuer la plante de laquelle ils sont issus).



Développons l'articulation droits des animaux / fruitarisme : les légumes et les féculents sont fades alors que les fruits sont plus attirants au plus grand nombre :

Pourquoi tu ne manges pas de céleri râpé ? Parce que ça me prend plus d'énergie à le mâcher et à le digérer que cela m'en procure.

Pourquoi tu ne manges qu'une tige de céleri et pas des kilos ? C'est trop salé.

Pourquoi tu ne manges qu'une feuille d'oseille sauvage et pas des kilos ? C'est trop acide.

Pourquoi tu ne manges pas tes arachides crues et sans sel ? C'est coupant pour la gencive et acide et astringent.

Pourquoi tu ne manges pas tes noix non grillées et sans sel ? Cela me donne des aphtes.

Pourquoi tu ne manges pas tes carottes crues sans sauces ? C'est amer et trop fibreux.

Pourquoi tu ne manges pas tes laitues et batavia sans sauces ? C'est insipide.

Pourquoi tu ne manges pas tes feuilles de choux crues sans sauces ? C'est trop piquant.

Pourquoi tu ne manges pas tes betteraves rouges râpées et crues ? C'est pas bon et trop fibreux.

Pourquoi tu ne manges pas ton pain sec/seul ? C'est fade.

Pourquoi tu ne manges pas ton riz, tes pâtes sans sauce ? C'est fade.

Pourquoi tu ne manges pas tes frites sans sel ou sans ketchup ? C'est fade.

Pourquoi tu ne manges pas tes protéines de soja seules ? C'est fade.

Pourquoi tu ne manges pas tes haricots sans assaisonnement ? C'est fade.

Pourquoi tu ne manges pas ta chair crue et sans sauce ? C'est dégueu.

Pourquoi tu ne manges pas ton oeuf cru et sans sauce ? C'est dégueu.

Pourquoi tu ne manges pas ton miel cru et sans liquide ? C'est trop fort.

Vouloir sauver les animaux de la boucherie en faisant manger des légumes et féculents fades et malsains, voire toxiques serait donc moins efficace que de proposer de manger des kilos de fruits de qualité.

De plus pas de cuisine végan à apprendre, ni d'outillage de cuisine ni de livres à acheter.